Ainsi se termine un partenariat qui a débuté en 2022, lorsque KTM AG – une filiale du groupe Pierer Mobility – a d’abord acquis 25,1 % des parts de MV Agusta par le biais d’une augmentation de capital. Au printemps 2024, cette participation a été portée à 50,1 %, permettant à KTM de détenir la majorité de la marque de luxe de Varese. Malgré ces investissements, Pierer Mobility a été confronté à d’importants problèmes financiers à la fin de 2024, ce qui a finalement conduit à la vente des parts de MV Agusta.
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MV Agusta reste indépendante de l’insolvabilité de KTM
Fin novembre 2024, KTM AG a déposé une demande de procédure de redressement en autoadministration – le dernier recours avant une insolvabilité imminente. Il est rapidement devenu évident qu’une séparation de MV Agusta ferait partie de la restructuration financière. Alors que KTM luttait contre des surstocks et une faible demande, MV Agusta a enregistré en 2024 des chiffres de croissance impressionnants. Grâce au rachat des parts par Art of Mobility S.A., une entreprise de la famille Sardarov, MV Agusta reste indemne par rapport à la situation financière difficile du groupe Pierer Mobility.
Pour les employés et les clients de MV Agusta, c’est une bonne nouvelle. Sardarov, dont l’attachement à la marque est souvent souligné, avait progressivement cédé des parts à Pierer Mobility AG, qui comprend également KTM, Husqvarna et GasGas, jusqu’en 2024. Les synergies attendues en matière d’achats et de distribution semblaient à ce moment-là indispensables à une croissance durable de la marque. Après l’effondrement de Pierer Mobility AG à la fin de 2024 sous le poids de dettes d’environ trois milliards d’euros, la stratégie s’est toutefois révélée erronée. Une fois de plus, l’atelier de luxe d’Italie du Nord se trouvait en crise existentielle.
Le prix d’achat n’a pas été communiqué officiellement, mais des initiés évoquent une valeur d’entreprise dans la fourchette de dizaines de millions d’euros – soit environ 50 millions d’euros (environ 54 millions de dollars).
MV Agusta avec une forte croissance en 2024
Alors que KTM et Pierer Mobility affrontent des difficultés économiques, MV Agusta connaît une évolution positive. L’entreprise a vendu environ 4 000 motos en 2024, soit une croissance de 116 % par rapport à l’année précédente. Dès juillet 2024, MV Agusta avait déjà dépassé les ventes totales de 2023. Dans le secteur des pièces de rechange, la marque a également atteint des niveaux records : le taux de disponibilité des pièces de rechange pour des modèles âgés de jusqu’à sept ans était en 2024 de 99 %. La structure des concessionnaires reste maintenue avec actuellement 219 points de vente et 41 points de service dans le monde entier, et devrait être étendue à 270 emplacements d’ici fin 2025.
Le développement et la fabrication devraient, selon la volonté de Sardarov, rester à Varese, et le financement de la prochaine génération de modèles est assuré.
Timur Sardarov mise sur l’indépendance et de nouveaux modèles
Avec le rachat complet, MV Agusta retourne à une activité autonome. La production, le développement, la distribution et le marketing restent basés à Varese. L’entreprise prévoit de continuer à faire avancer la prochaine génération de modèles afin de renouveler son portefeuille. Timur Sardarov a souligné l’importance de cette étape :
“Récupérer le contrôle total de l’entreprise signifie que nous sommes maintenant plus forts et plus concentrés que jamais sur l’excellence. Au cours des deux dernières années, MV Agusta a considérablement renforcé ses processus, ses systèmes et son personnel. Ces changements structurels sont la base des résultats exceptionnels de 2024 et continueront à propulser notre succès dans les années à venir.”
Avec la nouvelle structure d’entreprise et un plan de croissance ambitieux, MV Agusta se sent bien préparée pour l’avenir. Cependant, il sera intéressant de suivre comment Sardarov prévoit de résoudre les problèmes de sa marque. En effet, les stocks à Varese devraient être vides. MV met en avant dans sa communication publique les bonnes relations avec ses fournisseurs, mais il est probable que de nombreux sous-traitants, qui devront amortir d’importantes sommes d’argent en raison de la faillite de Pierer, soient d’abord prudents. Si des partenaires importants exigent à l’avenir un paiement anticipé, une nouvelle injection financière massive sera bientôt nécessaire pour maintenir l’activité.
Les années à venir montreront comment la marque évolue après la séparation de KTM.