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D’ici fin 2030, un permis de conduire numérique devrait être disponible dans tous les États membres de l’UE. Il sera accessible via le portefeuille d’identité numérique européen – une application permettant de stocker non seulement le permis de conduire, mais aussi d’autres documents d’identité. La carte plastique classique restera néanmoins valable.

Permis de conduire numérique

L’objectif : simplifier l’administration, accélérer les contrôles routiers, et faciliter la gestion en cas de perte ou de vol. En pratique, de nombreux problèmes subsistent – notamment en Allemagne, où l’infrastructure numérique est insuffisante, tout comme l’utilisation de la fonction eID de la carte d’identité, pourtant indispensable à l’activation du permis numérique.

Des questions de protection des données et de stabilité du système restent également ouvertes. Il n’est pas encore clairement défini qui aura accès aux données stockées, ni comment prévenir les abus. Une mise en œuvre à grande échelle reste pour l’instant une vision d’avenir.

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Système de points unifié et interdictions de conduire à l’échelle européenne

L’une des réformes majeures concerne le système de points : ce qui était jusqu’à présent réglementé au niveau national sera désormais uniformisé à l’échelle de l’UE. Les infractions routières et les interdictions de conduire seront reconnues dans tous les pays membres. Ainsi, une personne perdant son permis en Espagne ne pourra plus conduire en Allemagne.

Les points attribués à l’étranger seront enregistrés dans le permis numérique, rendant impossible toute tentative de contournement – par exemple en obtenant un permis dans un autre pays de l’UE. Ce phénomène de « tourisme du permis » devrait ainsi disparaître.

L’objectif est une meilleure sécurité routière grâce à un échange de données harmonisé dans toute l’Union.

Validité du permis : vers une harmonisation

La nouvelle directive sur le permis de conduire fixe également la durée de validité :

  • Catégories A et B (moto, voiture) : 15 ans
  • Catégories C et D (camion, bus) : 5 ans

Les États membres pourront opter pour une validité de 10 ans si le permis est utilisé aussi comme pièce d’identité. À partir de 65 ans, une durée de validité réduite pourra être imposée – à la discrétion de chaque pays.

Période probatoire plus stricte : nouvelles règles pour toutes les catégories

Désormais, toute nouvelle catégorie de permis entraînera une période probatoire de deux ans – indépendamment des permis déjà détenus. Cela concerne toutes les catégories, comme AM, A1, A2, A, L ou T.

Exemple : une personne ayant un permis voiture depuis des années et passant le permis moto entamera une nouvelle période probatoire pour cette catégorie. Celle-ci s’applique uniquement à la nouvelle catégorie, mais des infractions peuvent avoir un impact sur l’ensemble du système de permis.

Les motards suivant le modèle progressif (ex. : de A1 à A2 puis A) devront donc répéter cette période probatoire à chaque étape – pouvant théoriquement conduire à une durée totale de quatre ans sous régime probatoire.

Une autre nouveauté : la limite d’alcoolémie fixée à 0,2 g/l, équivalente à une interdiction stricte. Les infractions comme l’usage du téléphone ou le non-port de la ceinture seront sévèrement sanctionnées pendant la période probatoire.

Catégorie B : augmentation du poids total autorisé

Le permis voiture (catégorie B) verra son poids total autorisé passer à 4,25 tonnes – contre 3,5 tonnes auparavant. Cela bénéficiera notamment aux conducteurs de camping-cars ou de véhicules utilitaires électriques.

Conditions : deux ans d’expérience de conduite au minimum. Pour les véhicules à moteur thermique, une formation ou un examen supplémentaire est requis, mais cette obligation ne s’applique pas aux véhicules électriques. La raison de cette distinction reste inexpliquée.

Avec remorque, la limite pourra même atteindre 5 tonnes dans certaines conditions – ce qui intéressera notamment les artisans ou les petites entreprises de logistique.

Conducteurs professionnels : accès plus précoce

Afin de lutter contre la pénurie de chauffeurs, l’âge minimum pour les permis de poids lourds sera abaissé :

  • Camion (catégorie C) : dès 18 ans
  • Bus (catégorie D) : dès 21 ans

Condition : une qualification de conducteur professionnel, qui va au-delà du simple permis et comprend des formations et examens supplémentaires. Sans cette qualification, les anciens seuils d’âge restent en vigueur.

Le conduite accompagnée dès 17 ans sera également introduite au niveau européen – même pour les véhicules lourds.

Seniors au volant : des règles différentes selon les pays

Contrairement à certaines rumeurs, l’UE n’imposera pas de tests de santé obligatoires pour les conducteurs âgés. Les États membres pourront toutefois établir leurs propres réglementations.

Exemples nationaux :

  • Italie : premier examen à partir de 50 ans
  • Portugal : examen obligatoire dès 50 ans, avec intervalles réduits ensuite
  • Espagne : tous les cinq ans à partir de 65 ans
  • Pays-Bas : tous les cinq ans à partir de 75 ans
  • Suisse : tous les deux ans à partir de 75 ans
  • Hongrie : validité réduite à partir de 60 ans, examens médicaux tous les deux ans dès 70 ans

En Allemagne, seule une auto-évaluation via formulaire est prévue. Les fausses déclarations pourraient entraîner des conséquences juridiques.

Modernisation de la formation à la conduite

La nouvelle directive s’attaque aussi à la formation : davantage de pratique et une sensibilisation accrue à la sécurité doivent mieux préparer les jeunes conducteurs. Thèmes centraux :

  • Utilisation du téléphone au volant
  • Conduite sur verglas et neige
  • Comportement dans les angles morts
  • Utilisation des aides à la conduite
  • Respect des cyclistes et des piétons
  • Éco-conduite
  • Le « coup de la main hollandaise » pour ouvrir la portière en toute sécurité

L’objectif à long terme : « Vision Zéro » – zéro mort sur les routes d’ici 2050. Un objectif ambitieux, mais probablement difficile à atteindre en pratique.

Une réforme majeure aux multiples chantiers

La quatrième directive européenne sur le permis de conduire introduit de nombreux changements – de la numérisation aux nouvelles règles pour les jeunes conducteurs, en passant par l’harmonisation des sanctions. Cependant, de nombreux détails restent à préciser, et la mise en œuvre nationale pourrait s’étaler jusqu’en 2029. Ce qui est certain : pour des millions d’automobilistes, de motards et de professionnels de la route, une nouvelle ère commence.