La FFMC76 prévoit d’organiser une nouvelle manifestation le 7 octobre pour protester contre la Zone à Faibles Émissions Mobilité (ZFE-m) de Rouen. Une autre manifestation impliquant la FFMC, des syndicats et des associations d’automobilistes se tiendra plus tard en octobre.
ZFE-m de Rouen
La FFMC76 maintient sa pression contre la ZFE-m de Rouen, qui devient de plus en plus contraignante pour les utilisateurs de la route au fil des ans. Au cours des quatre dernières années, une dizaine de manifestations ont eu lieu, toutes réclamant une exemption pour les deux-roues motorisés (2RM) dans la ZFE-m rouennaise. La dernière mobilisation du 2 septembre a rassemblé 2 400 motards.
Cependant, la métropole de Rouen refuse d’écouter ou de rencontrer la FFMC76. Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Métropole et maire de Rouen, s’oppose catégoriquement à toute exemption, comme il l’a rappelé lors de sa conférence du 8 septembre.
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Aucune réponse de la Métropole
La FFMC76 critique le silence de la Métropole depuis un an et le manque de dialogue avec Nicolas Mayer-Rossignol. Ils insistent sur le fait qu’ils vont continuer à faire pression pour forcer les autorités à s’asseoir autour d’une table et à discuter des véritables problèmes.
Le maire de Rouen maintient sa position en raison de son objectif de ne pas dépasser les seuils de pollution en 2023, ce qui entraînerait l’interdiction des véhicules classés Crit’Air 3, y compris les motos et les scooters immatriculés entre 2004 et 2006.
Cependant, compte tenu du fait que les 2RM ne représentent qu’une petite fraction des usagers de la métropole (moins de 1%), la question se pose de savoir s’il est approprié de ne pas faire de distinction pour eux. D’autres métropoles comme Grenoble, Nice et Reims ont opté pour une approche différente et n’interdisent pas l’accès des 2RM à leurs ZFE.
Il est important de noter que la majeure partie de la pollution atmosphérique (NOx) de Rouen, soit 59%, provient de la production industrielle locale et du trafic maritime et fluvial, tandis que la circulation routière ne contribue qu’à hauteur de 27%. Ces chiffres ont été validés par Atmo Normandie, l’observatoire de la qualité de l’air, dans leur étude de juillet 2022.
Résumé de l’étude Atmo Normandie
Cette étude vise à évaluer les conséquences de la mise en place d’une Zone à Faibles Émissions Mobilité (ZFE-m) sur la qualité de l’air dans la Métropole Rouen Normandie (MRN) ainsi que sur la population exposée à des niveaux de pollution dépassant les limites réglementaires. La MRN connaît depuis de nombreuses années un dépassement des limites légales en ce qui concerne les niveaux de dioxyde d’azote, ce qui justifie l’instauration de la ZFE-m comme un outil réglementaire visant à réduire les zones géographiques soumises à des concentrations élevées de polluants.
L’étude compare un scénario de trafic prévu pour l’horizon 2023 sans mise en place de la ZFE-m, prenant en compte uniquement l’évolution naturelle du trafic et du parc automobile, avec plusieurs scénarios intégrant la ZFE-m. Ces scénarios varient en termes d’inclusion ou d’exclusion des véhicules en fonction des vignettes Crit’air et des axes routiers principaux.
Selon les modèles de trafic fournis par les services de la MRN, la mise en place d’une ZFE-m a un impact positif sur les émissions de polluants, ainsi que sur la réduction des zones et populations exposées.
- Les effets positifs sont significativement renforcés en excluant la classe Crit’air 3.
- L’inclusion des axes routiers principaux dans la ZFE-m augmente encore ces effets bénéfiques.
- Des effets positifs, bien que moins importants, sont également observés dans la zone située en dehors de la ZFE-m, en raison des hypothèses de report de trafic ou de changement de modes de transport imposées par les restrictions de circulation dans la ZFE-m.
Le scénario S7, caractérisé par l’exclusion des classes Crit’air NC, 5, 4 et 3, ainsi que l’inclusion des axes routiers principaux, offre les résultats les plus positifs en termes d’amélioration de la qualité de l’air par rapport au scénario de référence pour 2023.
Les paramètres étudiés pour évaluer la qualité de l’air comprennent les émissions de NO2, PM10 et PM2.5, les concentrations de ces polluants dans l’air, la superficie exposée à des concentrations excédant les seuils réglementaires ou les recommandations de l’OMS, ainsi que la population exposée à ces concentrations.
Il est important de noter que cette étude repose sur des modèles et des hypothèses de projection, et qu’il sera essentiel de mettre en place un processus d’évaluation continue de l’impact de la ZFE-m sur la qualité de l’air après sa mise en œuvre, en prenant en compte les nouvelles directives de l’OMS publiées en octobre 2021. De plus, une évaluation de la faisabilité d’une Zone de Circulation Différenciée (ZCD) pendant les épisodes de pollution atmosphérique est également disponible dans un rapport complémentaire.
Pour consulter l’étude complète : atmonormandie.fr.