Après l’annonce de son insolvabilité en novembre 2024, KTM AG a engagé une procédure de redressement avec gestion autonome. Cette situation a été provoquée par des difficultés financières persistantes, exacerbées par des défis économiques globaux. Dans le cadre de cette procédure, environ 1 200 créanciers ont déclaré des créances s’élevant à environ 2,2 milliards d’euros.
Le 25 février 2025, ces créanciers ont approuvé le plan de redressement, qui prévoit un paiement en espèces de 30 % – soit environ 600 millions d’euros. Cette somme doit être versée au plus tard le 23 mai 2025 à minuit sur un compte fiduciaire du gestionnaire de redressement Peter Vogl. Il est crucial de noter que si ce délai n’est pas respecté, la procédure de faillite sera automatiquement engagée, une date limite qui ne peut pas être prolongée légalement. Cela souligne l’urgence de la situation pour KTM, qui doit agir rapidement pour éviter des conséquences catastrophiques.
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Bajaj devient l’acteur principal
Dans les mois suivant l’insolvabilité, Bajaj a déjà investi environ 200 millions d’euros dans la poursuite des activités de l’entreprise. Cet investissement a été essentiel pour la reprise temporaire de la production à Mattighofen, qui avait été suspendue entre décembre 2024 et mars 2025.
Cependant, des difficultés persistantes dans les chaînes d’approvisionnement ont conduit à un nouvel arrêt de l’usine.
De plus, il a été révélé que Bajaj Auto International Holdings BV a sécurisé un prêt de 566 millions d’euros auprès de trois grandes banques – JPMorgan Chase, DBS Bank et Citigroup. Ce montant est, selon un communiqué officiel destiné à l’autorité indienne des marchés financiers, prévu pour des investissements. Bien qu’aucun lien direct avec la procédure de redressement de KTM n’ait été explicitement confirmé, la proximité temporelle avec la date de paiement et le montant en question soulèvent des interrogations. Les investisseurs et les analystes surveillent de près cette situation, car le succès du plan de redressement dépendra en grande partie du soutien financier de Bajaj.
Influence croissante des Indiens
La relation entre Stefan Pierer, PDG de la société mère de KTM, Pierer Mobility AG, et Rajiv Bajaj était jusqu’à présent considérée comme étroite mais discrète. Avec le rôle financier clé désormais atteint par Bajaj, l’équilibre des forces au sein de l’entreprise pourrait se déplacer de manière significative.
Une conséquence possible : le partenaire indien pourrait sécuriser une plus grande part de KTM via un modèle de financement convertible – une stratégie qui permettrait à Bajaj d’acquérir des actions de l’entreprise en cas de non-remboursement du prêt. De plus, il avait déjà été question, dans le conflit juridique avec l’ancien PDG et membre du conseil de surveillance Stefan Zöchling, d’options d’achat sur des actions Pierer. Cela indique que Bajaj travaille depuis un certain temps à renforcer sa position au sein du groupe, ce qui pourrait transformer considérablement la direction stratégique de KTM dans les années à venir.
Pause de production, spectacle de lumière et projets d’avenir
Malgré les revers temporaires, Pierer Mobility a marqué un tournant le jour de l’assemblée du plan de redressement. Alors que les créanciers se réunissaient dans la salle d’audience à Ried im Innkreis, l’entreprise a publié un communiqué de presse intitulé « De retour sur la bonne voie ».
Le soir, l’usine KTM à Mattighofen a été illuminée par un spectacle de lumière – un redémarrage symbolique qui, après les interruptions de production qui ont suivi, a cependant perdu de son éclat. Il reste incertain si la pause de production actuelle se prolongera jusqu’en août 2025, mais il est clair que, sans la participation de Bajaj, la poursuite des opérations de KTM dans sa forme actuelle aurait été difficilement envisageable. Le partenaire de production de longue date des Autrichiens fabrique depuis 2011 les modèles KTM de plus petite taille et développe actuellement d’autres modèles en volume. Les synergies existantes semblent maintenant également se renforcer au niveau de l’entreprise, ce qui pourrait permettre à KTM de retrouver une position compétitive sur le marché.
KTM à un tournant
Avec l’entrée de fonds imminente, KTM pourrait franchir une étape décisive. Si l’argent arrive chez le gestionnaire de redressement d’ici le 23 mai, la pérennité de l’entreprise serait pour l’instant assurée – avec Bajaj comme nouveau centre de pouvoir en arrière-plan.
La confirmation finale de la transaction est attendue dans les prochains jours. Par la suite, non seulement la situation financière, mais aussi la structure de l’entreprise de KTM pourraient changer fondamentalement, ce qui aura des répercussions importantes sur ses opérations futures. Les passionnés de moto et les investisseurs attendent avec impatience de voir comment cette situation évoluera, car elle pourrait redéfinir le paysage de l’industrie motocycliste.

