Depuis des décennies, Royal Enfield a souvent été perçu comme une marque de niche en dehors de l’Inde. Des modèles emblématiques comme la Bullet, qui intègrent des technologies issues de l’immédiat après-guerre, ont attiré l’attention d’un petit groupe d’amateurs, mais n’ont guère suscité d’intérêt au-delà de ce cercle restreint. Cette situation a commencé à changer lorsque Siddhartha Lal, héritier du directeur général de Eicher Motors, a pris les rênes de la marque à la fin des années 1990.
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Une transformation stratégique sous la direction de Siddhartha Lal
Depuis l’arrivée de Lal à la tête de Royal Enfield, la marque a connu une révolution. Profitant de la dynamique de croissance rapide de l’économie indienne, il a entrepris de moderniser la marque tout en préservant son héritage. Cette approche a permis d’élargir le public cible, rendant les motos Royal Enfield attrayantes non seulement pour les passionnés, mais aussi pour les nouveaux motards. Aujourd’hui, des modèles plus petits comme la Hunter se retrouvent en concurrence directe avec des géants établis tels que Triumph et Honda sur le marché des motos d’entrée de gamme.
Un design rétro et une technologie accessible
Les motos indiennes se distinguent par leur prix abordable, leur technologie simple et un design qui s’inscrit dans la tendance actuelle du rétro. Ces éléments font de Royal Enfield une option séduisante pour les consommateurs des marchés occidentaux développés, où l’attrait pour le vintage et l’authenticité est en forte hausse. En capitalisant sur cette tendance, la marque a réussi à s’imposer dans des segments de marché auparavant dominés par d’autres acteurs majeurs.
Une expansion internationale avec une nouvelle usine en Thaïlande
Dans le cadre de son expansion internationale, Royal Enfield a récemment inauguré un nouvel atelier d’assemblage à Samut Prakan, près de Bangkok. Cette installation, qui s’étend sur 5 300 mètres carrés, a pour objectif de produire plus de 30 000 motos par an. Ce nouvel outil de production est le premier que Royal Enfield exploite en dehors de l’Inde sans partenaire local.
Le principe CKD : une stratégie efficace pour l’assemblage
L’usine thaïlandaise fonctionne selon le principe du CKD (Completely Knocked Down), qui consiste à assembler des véhicules à partir de composants livrés. Bien que cela ne représente pas une fabrication complète, ce modèle permet à Royal Enfield de contourner les frais de douane, car les motos assemblées sont considérées comme des produits nationaux. Cette stratégie permet également à l’entreprise d’éviter les investissements lourds nécessaires pour une production complète sur le sol thaïlandais, tout en maintenant une présence locale.