radar route

Depuis l’inauguration du premier radar automatique en France il y a 20 ans à La Ville-du-Bois, dans l’Essonne, ces dispositifs n’ont cessé de proliférer, rapportant un total estimé à 12,5 milliards d’euros en deux décennies. Avec environ 4 500 radars de divers types répartis sur le territoire, leur présence est devenue omniprésente, aussi bien sur les routes que dans les zones urbaines.

Expansion fulgurante des radars automatiques

Au fil des années, le nombre de radars automatiques n’a cessé d’augmenter, passant de quelques unités à une multitude de dispositifs disséminés à travers le pays. Fixes, mobiles, embarqués, déplaçables autonomes, de chantier, tronçon, tourelles, de feux et passages à niveau : les autorités ont déployé une gamme variée de ces appareils pour contrôler la vitesse et assurer la sécurité routière.

nombre de radars automatiques fin 2022

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Impact financier et statistiques

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2022, les infractions liées à la vitesse représentaient 56 % des 30 millions d’infractions au Code de la route, soit 16,9 millions d’infractions.

En moyenne, environ 15 millions d’infractions sont verbalisées chaque année, entraînant le retrait de 8,2 millions de points de permis. Sur deux décennies, les radars automatiques ont généré une somme colossale de 12,5 milliards d’euros, selon les estimations.

Controverses et critiques

Certains critiques soulignent que leur présence a entraîné une diminution de la présence policière sur les routes, réduisant ainsi la possibilité pour les conducteurs de faire valoir leur bonne foi. En effet, les radars automatiques ne peuvent pas tenir compte des circonstances particulières de chaque infraction, ce qui peut entraîner des injustices pour les conducteurs qui auraient pu expliquer leur situation à un agent de police.

De plus, l’efficacité préventive des radars est remise en question, certains estimant qu’ils ne contribuent pas à sensibiliser les conducteurs et à promouvoir une conduite responsable. Contrairement aux contrôles routiers traditionnels où les policiers peuvent directement interagir avec les conducteurs et leur fournir des conseils sur la sécurité routière, les radars se contentent d’enregistrer les infractions sans offrir d’éducation ou de prévention.

Il a également été observé que les radars peuvent entraîner un comportement de freinage soudain et dangereux chez certains conducteurs qui ralentissent brusquement en approchant d’un radar pour éviter une amende, puis accélèrent de nouveau une fois le radar passé, ce qui peut augmenter les risques d’accidents.

En outre, les radars automatiques ont parfois des taux d’erreurs non négligeables. Des études montrent que certains radars peuvent mal fonctionner ou être mal calibrés, entraînant des amendes injustifiées pour des conducteurs respectant les limites de vitesse. Cela peut également engendrer des coûts supplémentaires pour les conducteurs qui doivent contester ces amendes.

Enfin, la dimension financière des radars est souvent critiquée. Beaucoup estiment que l’installation massive de radars vise davantage à générer des revenus pour l’État qu’à améliorer la sécurité routière. En 2020, par exemple, les radars automatiques en France ont rapporté plus de 700 millions d’euros, ce qui alimente les suspicions sur leur véritable objectif.

 

Débats sur la politique de sécurité routière

Même la Cour des comptes s’est prononcée sur cette question, soulignant la nécessité d’un équilibre entre les contrôles automatisés et la présence active des forces de sécurité sur les routes.

Pour certaines voix, seule une approche combinant contrôles automatisés et intervention humaine permettrait véritablement de promouvoir la sécurité routière de manière efficace.